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15 janvier 2000 6 15 /01 /janvier /2000 17:40



ELEMENTS ESSENTIELS du DECOR

Un bureau, des chaises, une poursuite, un lit, un tapis, un carnet,un magnétophone, le Coran, les œuvres complètes de Karl Marx, la photo de sa mère, la valise : symbole d’un pays qui n’existe pas et qui se cherche.
Le personnage est sur un chantier-foyer où son intérieur est son extérieur et vice versa.



LE PERSONNAGE

Un seul personnage, algérien en prise directe aux problèmes de l'algérie.
Mais on peut douter de l'unicité du personnage car qui du comédien ou de Kateb Yacine se lance dans cette diatribe ?
Le travail du comédien est de faire croire qu’il est Kateb Yacine, qu’il n’est pas Kateb Yacine, qu’il est un écrivain parlant de Kateb Yacine, qu’il n’est qu’un comédien, montrant par là même que l’une des fonctions du théâtre est de distancer. Des extraits de pièces de Kateb Yacine sont joués par le comédien comme si Kateb Yacine venait de les écrire.

Cette ambivalence renvoie à l'état de schizophrénie dans lequel le pays est plongé.
Le personnage dénonce avec colère, dérision et poésie la situation des algériens, à la recherche d'une réalité qui de toute façon lui échappe. Qui suis-je ? Où suis-je ? A qui je m'adresse ? Que puis-je espérer de cet acte ?
Dehors ou dedans, à la tribune ou sur scène, chez lui ou sur le chantier, cet homme ne se reconnaît dans aucun espace. Aliéné, pris au piège par la schizophrénie, la convulsion, il n'existe pas.
Alors il écrit, cherche, tente de définir l’algérie, de retrouver son identité. Il écrit, lit, joue les scènes qu’il trouve, affiche des idées, constitue un dossier nommé En Attendant l’algérie.
Il est débordé par son sentiment politique qui le fait douter, s’interroger, s’emporter, s’attrister, se résigner, sentiment qu’il renvoie au public. La mobilisation apparaît alors comme une nécessité au regard de cette suraccumulation et cristallisation des problèmes algériens.
Cet homme isolé s’ouvre peu à peu et tente de faire partager son désoeuvrement. Construisant et déconstruisant l'espace du théâtre, guettant à tout moment l'émergence de l'algérie. Il travaille à comprendre et savoir. Son identité et sa survie dépendent de cet acharnement  à comprendre et savoir.
Tout le long, il va se préparer, ranger comme s'il attendait quelqu'un ou quelque chose, l'algérie, Nedjma (son amour déçu). Il va faire et redéfaire ses valises, ses cartons, soulignant ainsi le déracinement auquel sont confrontés Kateb Yacine et le comédien algérien.

Puis il s’effacera de la scène en laissant pour seul écho une parole mobilisatrice.



ARTICULATION du DISCOURS dans L’ESPACE

Le discours est distribué dans l’espace : le comédien évolue entre 4 lieux, 4 registres que sont : le bureau ; chaises et cercles tracés au sol par le comédien qui représentent une scène de théâtre ( espace de théâtre dans le théâtre) et une tribune politique ; le tapis (espace de repli, d’introspection).
Entre les scènes sont insérées des chansons enregistrées et également interprétées par lui pour  exprimer ses sentiments, son discours trouvant alors écho dans ces chansons. Pendant  la guerre, chanter était une arme aux mains des détenus. La chanson est restée un vecteur revendicateur, essentiel dans un environnement à tradition oral.


Chaque scène s’ouvre sur l’écriture (écriteau, notes,…) et s’achève sur l’oralité, le chant,  laissant au public le temps de reprendre son souffle.



LES INTERVENTIONS PENDANT LA PIECE

Lors du spectacle un invité interviendra pour appuyer la pièce, apporter des informations. Renouant ainsi avec la tradition grecque où le théâtre était aussi le lieu du débat public.

Par ailleurs, le comédien dispose aussi d'un espace d'expression libre durant quelques minutes.






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